With you

J’arrive plus vraiment à respirer : tête qui tourne, en sueur, une mèche un peu collée sur le front. Je roule sur le côté, me penche et je te pique une Camel : tu ris, parce que tu sais que je ne fume pas. Tu m’en as proposé une tout à l’heure, j’ai décliné. T’ai dit que j’aimais pas mais que voir un homme fumer, c’était un truc que je trouvais très sexy. Ça a été ton premier sourire: il m’a fichu un sacré coup au ventre. Putain.

Je la place sur la table de nuit, à côté du téléphone. Le radio-réveil indique 6h41. Fantasme un peu débile : rejeter la gorge en arrière en crachant la fumée, secouer les cheveux quand tu ne seras plus là. Le nuage âcre qui tourbillonne autour de toi, je veux le faire mien un peu plus tard, une fois que tu seras sorti. On regarde le plafond, deux gosses qui ne savent plus où se mettre. On est bien appris, après être tombés dans les bras l’un de l’autre, après avoir ravagé mon lit qui pourtant en a vu d’autres: d’éphémères amants, des peaux qui brûlent, des verres renversés et des clopes qui trouent le coton. Lire la suite