Des ires

Je sais pas comment lui dire. Je suis devant elle, et elle parle encore et encore. Ses mots forment une suite inintelligible, je n’écoute pas. A quoi bon ? Mort du désir. On ne prend jamais le temps de s’attarder sur ça. Les cadavres ce n’est pas ragoûtant. Suffit de voir comment on bêtifie devant les nouveaux nés, plus vendeurs, plus sympa. Le bouillonnement des débuts, quand tout est effervescence, qu’au moindre bout de peau, à la moindre bribe on est tendu, arqué vers l’autre, on en fait des caisses. Le son de sa voix vous rend dingue, n’importe quel mot prononcé bas devient une incantation, des rives à atteindre le ventre comme un torrent de lave. On blanchit ses nuits de sa peau et de son odeur. Le monde autour s’évanouit, plus rien ne compte même pas dans les distributeurs. Fin de soirée, front collé à la vitre, puant d’ivresse des cimes, avec le cœur qui symphonie majeur. Lire la suite