Seize

Un mec chasse l’autre: un peu plus paumé que le précédent, bancal mais inédit: il existe une telle variété dans les tares et les addictions humaines qu’on découvre toujours des choses. Observer est un échappatoire, en dehors de ça il n’y a rien. A part écrire. Se barder de solitude, choisir de ne pas s’entourer, préférer son propre monde à celui des autres. Contraster sur le papier. Par petites notes, entre paresse et peur affreuse. De ce qui se lit, entre les lignes de ce que ça révèle et de ce que ça concède. J’écris parce que je n’ai pas le choix: aucun plaisir là dedans, sauf peut être cette transe inracontable, quand immergée dans sa propre histoire on se sent comme dédoublé, cette fille qui se raconte n’est plus moi. J’observe ses doigts écrivant frénétiquement, sa respiration hoquetante. Elle invoque, ébauche, débauche. La fin des mots est une souffrance pire encore: comment peut on faire sans jeter la bile sur le papier? Il faut s’obliger à vivre, encore, pour se créer de la matière à triturer, à modeler. Vomir ses pas et ses envies. Lire la suite